LA SOFEPADI

à l’œuvre depuis 22 ans

Depuis 2000, la Solidarité Féminine pour la Paix et le Développement Intégral (SOFEPADI) travaille pour la défense et la promotion des droits des femmes et filles congolaises en étroite collaboration avec le gouvernement congolais, les agences d”es nations unies, des organisations internationales, nationale et locales…

Ses débuts…

Lorsque la région de l’Ituri était particulièrement touchée parles conflits interethniques, la radio Candip ISP Bunia proposait des programmes traitant de questions des droits des femmes et des enfants et pouvait atteindre 9 000 000 des personnes dans toute la province Orientale. Huit femmes, dont Madame Julienne Lusenge animaient ses émissions. Le fonds alloué à ces programmes arrivant à sa fin, la radio Candip ISP Bunia a fermé ses portes.

Soucieuses de la situation de la femme, les 8 femmes, animatrices, sous le lead de Madame Julienne Lusenge, se sont réunis pour réflechir sur les actions à entreprendre pour ne rien laisser, vu le besoin énorme qui était là.

 

De cette réunion, a jailli l’idée de la création de la SOFEPADI. Dès là, la création du statut a commencé… N’ayant pas assez de connaissances de la rédaction des projets, de rapports eet la gestion d’une association, parmi les dames,régnaient des doutes.

Encouragées par Madame Immaculée BIRAYEKA, elles ont décidé de s’inscrire aux formations à  “CIAR” sur la gestion d’une association. A coté de cela, l’auto formation et l’auto discipline étaient au rendez-vous.  

Sans moyen financier, elles se sont engagées. Des réunions de plannification avaient lieu aux domiciles de ces braves femmes. Ces dernieres se cotisaient pour sensibiliser dans des quartiers sur la cohésion sociale, la cohabitration pacifique, et les droits des femmes.

 

 

De Bunia à Beni

Travaillant sur la question des droits des femmes, tout en dénonçant les violences sexuelles commises par des groupes armés, Madame Julienne Lusenge a été ciblée, menacée et chassée de Bunia…

Voilà comment elle s’est repliée sur béni avec sa famille. Quelque temps après ses collègues l’ont rejoint à Béni puisque la guerre prenait déjà de l’ampleur à Bunia et les environs.

Durant leurs séjours à Beni, elles n’ont pas arrêté les sensibilisations entant que dé­ placées des guerres. Elles ont poursuivi la lutte.



A Beni, après des sensibilisations des dé­ placés internes sur la paix, et les droits des femmes a commencé l’identification des femmes victimes des viols et des violences sexuelles commises par les différents groupes armés. Ainsi, la sofepadi, a com­ mencé à documenter les cas des violences, à organiser des plaidoyers avec des leaders communautaires, et avec les femmes elles-mêmes dans l’objectif de travailler en synergie pour la paix.

La plus grande réussite à ce temps-là, était d’avoir organisé en 2003 une grande manifestation, sur la paix. L’idée était de réunir les personnes déplacées et les au­ tochtones qui ne cohabitaient pas, car les déplacés étaient plus nombreux que les autochtones et que l’eau n’étant pas suff­ isantes. Mais aussi, que les déplacés par­ taient aux champs des autochtones, pre­ naient des bois morts ou coupaient des feuilles des maniocs sans autorisation.

Ainsi, la Sofepadi les a amenés à compos­ er des chansons, chanter et danser pour la paix. Pour la première fois, les autochtones et les déplacés ont mangé ensemble. Et ce fut le début du vivre ensemble et de l’ac­ ceptation mutuelle.

A l’occasion, des comités des femmes, des jeunes ont été implantés dans les camps des déplacés. L’objectif était de faire des femmes des interlocutrices de tous les ac­ teurs humanitaires qui arrivaient dans les camps. Après des équipes de football qui comprenaient des déplacés et les autoch­ tones ont été créées. Par la même occa­ sion, la sofepadi a mis en place des groupes des dialogues pour maintenir la collaboration et la communication entre les déplacés et les autochtones.

Voilà comment la SOFEPADI est arrivée à créer la cohésion sociale dans Beni terri­ toire.

Le premier financement...

Pendant que Madame Julienne Lusenge est restée à Beni, ses autres collègues se sont rendues à Bunia. Avec le fond propre de la sofepadi, le bureau a été ouvert. Une lettre de demande de fond a été envoyée à tearfund, qui pour la première fois, ces femmes activistes, ont reçu 10.000$. Elles repartirent cet argent de la manière à avoir une part pour les activités de sensibilisa­ tions, le paiement de loyer du bureau et un petit salaire qui allait de 80$ à 50$ le mois. Cela a permis le fonctionnement du bureau et la tenue des activités.

Ainsi, le rapport des monitorings sur la situation de la femme de Beni et lturi était partagé à plusieurs organisations et per­ sonnes. Chose qui a fait que Madame Juli­ enne Lusenge, Coordinatrice à ce temps-là, soit invitée à Gama dans une formation, organisée par Paif, sous la co­ ordination de Madame Immaculée Birahe­ ka. Lors de son séjour à Gama, Madame Immaculée Biraheka avait pris soin d’in­ former Madame Julienne Lusenge de la venue à Bunia d’une délégation du Canada, Montréal et qui voudrait bien échanger avec la Sofepadi.

N’ayant pas de moyens pour payer le billet d’avion pour Bunia, Mme Julienne a décidé d’épargner son argent du dîner et souper, afin d’avoir la possibilité de payer son billet d’avion. Arrivée à Bunia, elle a travaillé avec les dames venant de la canada sur le monitoring des questions des violences sexuelles en lturi dans la guerre.

Avec le rapport produit, Madame Julienne Lusenge a été invitée pour la première fois dans une session de trois semaines au Canada sur le droit international humani­ taire et le droit international pénal. De là, un projet sur la justice pour les femmes victimes des violences et la prise en charge holistique a été Mis en place. La SOFEPADI a bénéficié d’un premier fi­ nancement pour les bureaux de Beni et de Bunia.

Après elle a reçu d’autres projets. Chose qui demandait de l’abnégation, la détermi­ nation, le dévouement et l’engagement, de la part de tous les membres, et de toutes les femmes fondatrices.

Le quotidien était l’écriture des rapports, le monitoring, la recherche de financement, et la participation aux différentes réunions où Madame julienne Lusenge présentait le travail réalisé par la Sofepadi. Ces présen­ tations ont attiré certains bailleurs, qui ont accepté de financer l’organisation pour faire entendre la voix de la femme congo­ laise et que les auteurs des crimes soient puni•s.

Acquisition du centre médical Karibuni Wa Marna...

Dans le cadre de la prise en charge des victimes des violences sexuelles, au départ, la SOFEPADI orientait les per­ sonnes affectées au près des hôpitaux généraux des Bunia, de Beni et au bureau de médecin sans frontière suisse qui avait un centre de santé à Bunia et qui assurait la prise en charge médicale des victimes.

Arrivant à la fin de sa mission, MSF Suisse a légué le centre de prise en charge à SOFEPADI en 2010 pour continuer à recev­ oir des victimes des viols qui affluaient pour la prise en charge. Ce dernier a ainsi été baptisé << KARIBUNI WA MAMA >>, qui veut dire Bienvenues les mamans.

Il dispose d’un service complet de prise en charge à guichet unique pour éviter la stig­ matisation et garantir la confidentialité, l’un

des principes clé pour l’accompagnement des victimes des violences sexuelles prônés par la stratégie nationale de lutte contre les violences basées sur le genre, dont les violences sexuelles.

Ce centre offre une prise en charge holis­ tique (prise en charge médicale, psy­ chologique, judiciaire et juridique, so­ cio-économique) aux victimes. A part ceci, il assure le soin des infections sexuelle­ ment transmissibles, le planning familial, le dépistage volontaire du VIH, la prise en charge des PVV et l’accès aux services de la sante/sexuelle et reproductive des jeunes.

Impact...

Les activités menées par la SOFEPADI ont un impact direct sur la vie sociale des bénéficiaires et de la communauté. La sofepadi contribue à la transformation des statuts des victimes des violences sexuelles en actrices de changement pour le développement de leurs propres communautés et cela par la prise en charge globale qui leur est offerte.

  • Nos chiffres de 2010 à 2021

En 2010

La SOFEPADI a enregistré et soigné 430 nouveaux cas de violences sexuelles, 319 consulta­ tions en Planning familiale, 2025 cas des 1ST; 422 Dépistages volontaires au VIH/SIDA et 4 cas de fistules prises en charge.

  • 114 dossiers en justices dont 49 jugements rendus
    • 985 survivantes ont reçues une réinsertion socioéconomique
    • 322 enfants victimes et/ou issus de viol ont été scolarises

En 2011

La SOFEPADI a identifié et soigné 717 nouveaux cas de violences sexuelles, 1463 consulta­ tions en Planning familiale, 8919 cas des 1ST; 3524 Dépistages volontaires au VIH/SIDA, 13 cas de fistules ont été prise en charge et 898 survivants ont bénéficiés de l’accompagnement psychologique

En 2012

La SOFEPADI a enregistré au total 7664 consultation dont 607 Victimes de violences sex­ uelles, 1712 consultations en Planning familiale, 8919 cas des 1ST; 3815 Dépistages volontaires au VIH/SIDA.

En 2013

La SOFEPADI a enregistré au total 10896 consultation dont 845 nouveaux cas de violences sexuelles. 933 consultations en Planning familiale, 9389cas des 1ST: 3756 Dépistages volon­ taires au VIH/SIDA et 1090 personnes ont bénéficiés de l’accompagnement psychologique 227 dossiers en Justice et 76 jugements rendus

En 2014

La SOFEPADI a enregistré au total 8586 consultation dont 643 nouveaux cas de violences sex­ uelles, 614 consultations en Planning familiale. 7141 cas des 1ST: 3212 Dépistages volontaires au VIH/SIDA et 922 suivis psychologiques traités en audience foraine et 156 en audience ordi- na1•   re

En 2015

La SOFEPADI a enregistré au total 7664 consultation dont 600 nouveaux cas de violences sexuel- les, 616 consultations en Planning familiale, 7200 cas des 1ST: 4259 Dépistages volon­ taires au VIH/SIDA

En 2016

La SOFEPADI a enregistré au total 7390 Consultations enregistrés et consultés au centre de Santé dont 511 nouveaux cas de violences sexuelles, 476 consultations au planning familiale, 5853 cas des 1ST, 2967 Dépistages volontaires au VIH/ SIDA et 623 suivies psychologique

En 2017

La SOFEPADI a documentés, identifié et soigné 683 nouveaux cas de violences sexuelles et 78 cas des autres formes de violences. Parmi ces cas, nous avons 391 cas soignés avant 72h00 soit 57,3% et 292 cas soignés après 72h00 soit 42,7%.

En 2018

La SOFEPADI a prise en charge au total 692 Nouveaux cas des violences sexuelles ont été prise en charge par la SOFEPADI, dont 50 Grossesses issues des viols et 6 cas des VIH.

En 2019

La SOFEPADI a prise en charge 1229 nouvelles victimes de violences sexuelles (744 cas de BU- NIA, 88 cas de BENI, 395 cas d’INGBOKOLO et 6 de Kinshasa) ont été identifiées et sou­ tenues médicalement, dont 418 mineurs (moins de 18 ans) et 811 adultes, dont 1224 femmes et 5 hommes (0,45%).

En 2020

En 2021

Toutes ces réalisations sont rendues possible grâce à une grande équipe composée :

Hommages

A cette figure emblématique de la lutte des droits humains. Madame Zawadi Mambo, deuxième coordinatrice de la sofepadi, qui a fait montre toute sa vie non seulement d’un grand professionnalisme mais surtout d’un engagement inégalable et inaltéré à la defense et la promotion des droits des femmes et filles congolaises.

Madame Zawadi était une femme inspirante et coura­ geuse, admirée pour ses qualités personnelles et profes­ sionnelles. Elle n’a jamais perdu son calme.

Sa mort inattendue a laissé un grand vide dans la grande famille SOFEPADI et la société civile congolaise. Nous avons perdu une militante et une femme de cœur.

Nous rendons aujourd’hui et ici nos hommages.

EQUIPE SOFEPADI