Les filles et les garçons mineurs subissent des viols et tentatives de viol chaque année. Dans la plupart des cas, les auteurs sont connus et sont proches de ces enfants. Ces viols sont commis dans la famille ! comme l’explique Joséphine Vay, consultante Juridique chez SOFEPADI,
“la prévention est à côté de la plaque. Ça fait partie du déni de la société qui pense que le plus dangereux, c’est l’extérieur. Or les enfants ne sont pas protégés là où ils sont le plus en danger, à savoir la famille, les proches, etc.”
C’était un samedi pendant que la jeune fille de 7ans jouait avec ses amis en présence de sa sœur, un voisin avait fait appel à elle pour l’envoyer à la boutique.
“Je n’avais aucun doute ce jour-là, lorsque mon voisin sollicitait ma petite sœur pour l’envoyer acheter du pain à la boutique. Ma petite sœur jouait avec ses amis dans la cour. J’étais là, je lessivais. Elle est partie dans la maison de mon voisin…” nous raconte chancy.
C’est ce jour-là que Chancy a découvert que le voisin abusait de sa petite sœur.
“Le ciel était nuageux, il pleuvinait. Et je cherchais ma petite pour qu’elle porte le tricot. J’ai appelé sans suite. Et du coup, je me suis rappelée que le voisin l’avait appelé. Ma petite sœur n’avait que 7ans. Je suis entré chez le voisin, et j’ai vu ma petite sœur sortir de la chambre. Elle n’avait que des larmes aux yeux. La pauvre ! »
« J’ai été choquée de savoir que ce n’était pas la première fois. Mon voisin abusait toujours de ma petite sœur. Et cela pendant plus de 7 mois. Ma petite sœur m’a raconté toutes les scènes, j’ai eu à la fois la rage et la peine”, explique chancy toute en larme.
Suivant les émissions de l’ONG SOFEPADI à la radio, Chancy a eu comme premier réflexe d’amener sa petite sœur à la clinique gynéco obstétrique Karibuni Wa Mama de la Sofepadi à Bunia. Aussitôt arrivées à la clinique, la petite sœur a bénéficié des soins médicaux et de l’accompagnement psychologique. Sur place, chancy a contacté la clinique juridique de la SOFEPADI qui lui a offert l’appui juridique et judiciaire.
Après des mois de suivi du dossier au tribunal, par l’équipe juridique de la SOFEPADI, Chancy a enfin pu voir le bourreau de sa petite sœur condamné à 15 ans de servitude pénale.
“Ça m’a reconstruit de savoir le bourreau de ma petite sœur en prison, purgeant sa peine. Ma petite sœur a bénéficié des soins médicaux gratuitement à la clinique gynéco obstétrique de la SOFEPADI et a été accompagnée par la psychogue. Aujourd’hui je rends grâce à Dieu de la voir sourire à nouveau. “, déclare-t-elle.
Remettre une survivante, surtout un enfant dans ses droits après des viols en famille et par les proches sans passer par des arrangements à l’amiable est un processus difficile dans les zones réputées de conflits comme la province de l’Ituri, dans la partie EST de la République Démocratique du Congo. Les consultants juristes de la SOFEPADI, font parfois des longs voyages, parcourent des zones insécurisées afin de promouvoir et défendre les droits spécifiques des femmes, filles et enfants. Au cours de l’année 2022, la SOFEPADI a accompagné 377 dossiers des violences sexuelles. Elle a organisé 2 audiences foraines et a obtenu 65 jugements prononcés. 66 médiations familiales pour réintégration des survivants dans leurs familles ont été enregistrées.
AUDIENCE FORAINE DU TRIBUNAL MILITAIRE DE GARNISON DE ITURI
La SOFEPADI oeuvre pour la promotion et la défense des droits spécifiques des femmes et des filles.
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