Nord-Kivu : Comment des activités pratiques et créatives transforment la vie des femmes déplacées de guerre

Nord-Kivu : Comment des activités pratiques et créatives transforment la vie des femmes déplacées de guerre

16 Avril 2024

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Dans les zones déchirées par la guerre de l’est de la République démocratique du Congo, les femmes et les filles déplacées font face à d’innombrables défis. Le fardeau des stéréotypes de genre et des barrières sociales limite leurs opportunités d’épanouissement et d’engagement dans des activités pratiques et créatives. Cependant, le projet Amélioration de l’accès des femmes et filles déplacées internes aux services de prise en charge multisectorielle des survivantes des violences basées sur le genre dans les zones d’accueil et de retour au Nord-Kivuest en train de changer la donne grâce à l’appui financier du Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Dans cet article, nous vous emmènerons dans un voyage à travers les espaces sûrs créés pour ces femmes, où des activités telles que la couture, la pâtisserie, le tricotage et le tissage de paniers leur offrent un nouvel espoir et une voie vers l’indépendance et le bien-être.

Un refuge pour l'esprit et le talent…

Dans l’espace sûr érigé dans le territoire de Nyiragongo, qui sert de zone d’accueil pour les déplacés de Rutshuru et Masisi, l’organisation communautaire “Women Today” est en charge des activités. Nous avons fourni à cette organisation les équipements nécessaires pour encadrer les femmes et les filles, afin de leur offrir un environnement propice à leur épanouissement.

Des machines, pédales et pagnes mis à disposition

Pour la couture, nous avons fourni une boîte complète comprenant des ciseaux, des fils, des aiguilles, des épingles, des tissus, ainsi que six machines à coudre, dont une spécialement adaptée aux femmes handicapées. De plus, nous avons inclus des pagnes et des pédales pour enrichir les possibilités créatives et encourager leur créativité.

En ce qui concerne la pâtisserie, nous avons fourni des ustensiles de cuisine tels que des marmites, des plateaux, des bassins, des bidons d’huile, ainsi que des farines, des sucres et des ingrédients de base. Ces équipements permettront aux participantes d’explorer et de développer leurs compétences en pâtisserie, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour leur développement personnel et leurs opportunités économiques.

Pour le tricotage, nous avons fourni des aiguilles à tricoter, des pelotes de laine, ainsi que des machines à tricoter, des modèles de tricot et des accessoires de finition. Ces ressources aideront les femmes et les filles à apprendre ou à améliorer leurs compétences en tricotage, stimulant ainsi leur créativité et leur confiance en elles.

Enfin, pour l’activité de tissage de paniers, nous avons mis à leur disposition des fils de tissage. Ces matériaux permettront aux femmes déplacées de créer des paniers tissés uniques, ajoutant une dimension artistique et artisanale à leurs compétences, tout en favorisant leur autonomie économique et leur fierté personnelle.

Ces activités pratiques et créatives ont un impact sur le bien-être émotionnel des femmes déplacées. Dans cet espace sûr, elles trouvent un répit des traumatismes passés et se concentre sur des activités plaisantes et gratifiantes. Les activités réactives et d’ergothérapie favorisent la relaxation, la réduction du stress et l’amélioration de l’humeur. Les femmes découvrent en elles-mêmes une résilience émotionnelle insoupçonnée, renforçant leur confiance en elles et leur estime de soi.

Une voie vers l'indépendance : Témoignage de Mwiza

Ces activités font partie intégrante des mesures de mitigation des risques de violences basées sur le genre (VBG). Elles vont bien au-delà d’un simple passe-temps, car elles offrent aux femmes un tremplin vers l’indépendance économique. Les compétences acquises en couture, en pâtisserie, en tricotage et en tissage de paniers leur permettent de générer des revenus, de subvenir aux besoins de leur famille et de devenir des actrices économiques au sein de la communauté.

Mwiza, déplacée de guerre résidant dans le site de Kanyarutshinya.

” Avant de rejoindre cet espace sûr, ma vie était marquée par la peur et la dépendance. En tant que femme déplacée, je me sentais impuissante face à ma situation. Mais tout a changé lorsque j’ai découvert les opportunités offertes par cet espace.

J’ai choisi de me consacrer à la coupe et couture. Et je peux vous assurer que cette activité va bien au-delà d’un simple passe-temps pour moi. Elle est devenue un véritable tremplin vers mon indépendance économique. Grâce aux compétences que j’ai acquises, j’ai pu générer des revenus et prendre soin de ma famille. Cela a transformé ma perception de moi-même.

Non seulement je suis capable de subvenir à mes besoins, mais je me sens également valorisée en tant que femme et membre active de la société, malgré le fait d’être une personne déplacée à l’intérieur de mon propre pays.

Aujourd’hui, je suis fière de dire que je suis une femme émancipée, autonome et capable d’influencer positivement mon environnement. Ces activités ont été une véritable bouée de sauvetage pour moi, et je suis déterminée à partager mes compétences et mon expérience avec d’autres femmes, afin qu’elles puissent également trouver leur propre voie vers l’indépendance et l’épanouissement. 

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